Edito

De mon passé de journaliste, j'ai gardé le goût des investigations et des découvertes. Je connais bien la ville de Vienne qui vit à l'ombre de Lyon mais qui, pourtant, est d'une richesse passée et présente. Ce sont mes découvertes à Vienne et dans le pays viennois que je veux partager sur ce blog mais aussi mes coups de cœur ou mes coups de gueule.

La ligne est ouverte pour que vous fassiez aussi les chroniqueurs.

Hélène Lancey Martel

mercredi 4 novembre 2015

▷ "Le fils de Saul": un grand film sur la Shoah

Comme je le dis toujours, un film primé à Cannes, ne peut jamais être un mauvais film. Et parfois, c'est un chef-d’œuvre. C'est le cas, pour moi, de "Le Fils de Saul" qui a obtenu le Grand Prix du Jury.
Et c'est un premier film, signé Laszlo Nemes.
Quel premier film ! 
On est en 1944 à Auschwitz, Saul est un prisonnier juif chargé de mener aux chambres à gaz les autres juifs, de brûler leurs corps et de jeter leurs cendres.
Sur son visage, la fatalité. Au-delà de la révolte (qui pourtant se fait jour chez d'autres juifs du camp à ce moment de l'histoire bien précis), au-delà du sentiment...
Jusqu'au jour où, un enfant juif survit au gazage, avant d'être étranglé par un soldat allemand. Son fils né avant son mariage avec son épouse, elle aussi prisonnière ? Ou un simple lien de filiation qu'il crée ?

Peu importe. Une des grandes forces du film repose sur cette interrogation. Pourquoi ? Parce qu'on est au-delà encore une fois.
Et Saul n'aura de cesse de trouver un rabbin pour enterrer, dignement et religieusement, ce fils.
Une quête qui va donner un sens à sa vie. On est dans une recherche d'absolu qui transcende le mal, le bien et même la religion.
Tout au long du film, on est Saul. Autour de Saul, les images, qu'on devine terribles, sont floues, esquissées. Reste le son: pratiquement insupportable au début du film: bruits de train, aboiements de chiens, cris de douleurs, ordres inhumains. Un chaos sonore dont on sort petit à petit comme Saul de sa fatalité.
Cannes n'a pas applaudi car Cannes a été comme nous sonné par ce film qui ne tombe jamais dans le voyeurisme ou la facilité.
L'indicible trouve ici son expression dans l'écriture cinématographique.
Pour moi ce film est un chef d’œuvre auquel je donne, sans hésiter, l'indice maximal de 50.     

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